Un jour de fin d’été, sur une plage des Cornouailles, Olivia, trois ans, disparaît. Effondrés, ses parents Maggie et Colin attendent en vain que l’Océan leur restitue le corps de l’enfant.
Quelques semaines plus tard, non loin de là, c’est la rentrée des classes pour Hailey, cinq ans. Jennifer s’en fait une fierté mais depuis quelque temps, sa petite fille est distante et craintive, si bien que Jennifer se laisse parfois déborder par la nervosité. D’autant que son mari est absent, qu’elle affronte seule une nouvelle grossesse, et que certaines bribes de son passé lui reviennent comme enveloppées de brouillard.
Alors que Maggie traverse la pire épreuve de sa vie, Jennifer veut redonner l’apparence du bonheur à sa famille fracassée. Intriguée par la fillette mutique, Katie, une jeune institutrice passionnée par son métier, pousse Hailey à mettre des mots
sur les démons qui l’étouffent…
Construite comme un thriller, rythmée par l’implacable mécanique du suspense, une poignante histoire de deuil, de maternité, et de résilience.
Genre : Thriller Psychologique
Parution : Editions Charleston – 12 juin 2018
Mon avis :
Les thrillers psychologiques, c’est un petit peu mon pêché mignon : le genre de roman que j’aime dévorer une fois de temps en temps parce qu’ils ont le don de me faire ressentir des émotions et des sentiments qu’aucun autre genre ne peut me faire ressentir. Il faut dire aussi qu’un roman du genre bien ficelé peut s’avérer très angoissant tant ils ont tendance à être immersif. De fait, je dois avouer que Linda Huber m’a vraiment surprise avec ce roman que j’ai trouvé excellent, bien que parfois un petit peu long.
Dans Une mer si froide, nous suivons l’histoire de deux familles de manière parallèle. D’un côté, il y a la famille Granger qui, un jour, lors d’une sortie à la mer, va perdre de vue Olivia pendant quelques minutes. Quelques minutes qui ont malheureusement suffit pour que la fillette disparaisse… Noyade ? Enlèvement ? Toutes les hypothèses sont permises et la vie de la famille est détruite. De l’autre côté, nous suivons la famille Marshall au travers du regard de Hailey, cette petite fille de 5 ans qui semble mal dans sa peau et qui vit avec une mère aussi stricte qu’elle paraît froide et peu aimante. Pourtant, le destin de ces deux familles qui ne se connaissent pas et que rien ne semble rapprocher pourrait bien être plus lié qu’il ne le paraît…
Le gros défaut de ce roman pour moi réside dans ce que j’ai très vite compris où l’autrice voulait nous mener. Volonté de sa part ou non, le fait est que j’ai fais les liens très rapidement et que cela m’a un poil gâché ma lecture. En effet, si j’avais malgré tout envie de comprendre comment les choses allaient évoluer, j’aurai aimé qu’il y ait un plus de suspense dans le roman. En effet, du fait que de ses rapprochements effectués très rapidement, j’ai trouvé que le roman était parfois un peu long, quand bien même il reste captivant.
Malgré ses défauts, je dois avouer que je me suis énormément attachée à Katie et à Hailey. On sent que Hailey cache un secret et qu’il lui pèse, et pour une petite fille de cet âge, difficile de ne pas se prendre d’affection et de ne pas s’inquiéter pour elle. A l’inverse, j’ai exécré tout au long du roman le personnage de Jennifer Marshall que j’ai trouvé absolument imbuvable. Quand bien même j’aurai pu comprendre ses motivations, mes convictions personnelles ont fait que j’ai condamné chacune de ses actions sans chercher à voir plus loin. Ce sentiment est ainsi d’autant plus que les personnages (tous autant qu’ils sont) sont extrêmement réalistes et nous entraînent avec eux dans leur monde et dans leur histoire.
L’histoire elle-même est réaliste, captivante et angoissante. Difficile d’en décrocher une fois qu’on l’a débuté et Linda Huber est indéniablement une autrice à suivre dans ce genre si particulier qu’est le thriller psychologique. Avec son univers proche de nous et ses personnages imparfaits, mais surtout plein de sensibilité, elle nous plonge dans une angoisse qui nous rendrait presque paranoïaques. Une mer si froide est donc une vraie réussite sur ce plan, même s’il reste quelques améliorations à apporter au récit.